Le Figaro - Vin - Décembre 2019

Les bonnes ondes de Michael Paetzold

Figarovin Decembre 2019

Extrait : 

"Il doit sans doute beaucoup à un père ingénieur brasseur à Sarrebruck (Allemagne), une ascendance qui lui donne "une prédisposition pour ce monde de process et de techniques. À 6 ans, je démontais puis je remontais un moteur à explosion. J’ai une grande capacité analytique. Plus le problème est complexe, plus je suis tenté", expose Michael Paetzold, sans se prendre pour autant au sérieux.

Le vin l’attire parce qu’il y voit un lien direct entre lui-même et la beauté, la quiétude de la nature, une autre passion. Dans son domaine de Bélesta, une quinzaine d’hectares à l’ouest de Perpignan achetés en 2006, en bon vigneron, l’œnologue cultive ses syrahs, carignans et grenaches comme des fleurs dans un jardin : "J’adore que la plante se sente en forme. Je recherche son bien-être. J’observe l’évolution de son feuillage, la croissance des sarments. Je suis attentif. C’est ma façon de créer la saveur. "

Il interprète les cépages locaux sur une terre méconnue qu’il considère comme un grand terroir. "Nous avons ici beaucoup de soleil, ce qui pourrait nous faire perdre de la finesse, donner de la lourdeur. Pour compenser, nous cherchons l’altitude, les versants nord." Ainsi, ses jus sont plus nordiques que leur implantation géographique ne le laisse deviner. Par ailleurs, le vigneron cherche à limiter les freins à l’émotion que sont la puissance, l’alcool et la rugosité. Une fois cela accomplit, il ne doit rester que le fruit, un tannin soyeux et un équilibre entre complexité aromatique, vivacité acide et structure tannique. "C’est ce que j’aime, je veux reconnaître le cépage dans le vin. Je cherche cette forme d’émotion dans la sensation gustative. Si une cuvée me touche, c’est une vraie jouissance. En fait, cela n’a rien à voir avec “j’aime” ou je n’aime pas”. Les grands vins sont ceux qui m’émeuvent." Une émotion que le dégustateur peut ressentir à la première gorgée. Il n’y a pas d’artifices dans ce jus. Il se contente de produire 40 000 bouteilles par an."

Le Figaro Vin par Stéphane Raynaud 

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